Lâcher-prise, oui, mais comment ?

Tout le monde en parle, mais c’est comme l’Arlésienne, on ne le voit jamais …

Du coup, personne ne sait en quoi ça consiste exactement, ce qu’il faut faire pour lâcher vraiment prise.

Quand le flux de la vie nous emporte, et nous malmène, générant des événements que nous subissons, des contretemps, des retards, des frustrations, des blocages … Voire pire, il est tentant de s’accrocher à toutes les branches, brins d’herbe et autres objets qui nous rattachent à la rive que nous connaissons bien…

Histoire d’être rassuré, encore un peu, « ça va mal mais ça, je connais … » et c’est totalement inefficace mais très humain.

Mais comme il est difficile, de lâcher cette brindille tendue à son maximum, de se laisser porter par le tumulte du courant qui nous ballote, sans que nous puissions reprendre notre respiration, avec le sentiment de se débattre, de se noyer presque complètement, d’avaler de l’eau, de heurter des obstacles douloureux, d’être roulé par les rapides … tout en tentant de rester relié à la réalité que nous vivons (affective, économique, morale, physique ou matérielle …) parce que c’est bien humain.

Lâcher-prise, c’est renoncer à penser, à réfléchir, suivant les schémas que nous connaissons si bien, les croyances que nous avons, les peurs que nous avons entretenues, les expériences que nous avons vécues … Renoncer à réfléchir tout court mais juste ressentir … là où ça fait mal, là où ça touche, là où ça « serre » dans le corps …Là où « j’ai peur », parce que ça, c’est être humain …

Lâcher-prise, c’est accepter de ne plus rien savoir sur rien, renoncer à son image, oublier jusqu’à son propre nom et tout ce qui nous concerne et que l’on croit savoir et tenir pour acquis sur soi et tout ce qui fait de nous des humains clairement définis.

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Lâcher-prise, c’est accepter, dans une société qui nous demande efficacité, stratégie, protocole, performance et compétitivité, de sortir momentanément de ce jeu de rôles qui ne satisfait que l’Ego pour se centrer sur l’Essentiel, l’Invisible, la non-preuve, la spontanéité, le jeu, l’Incertain, l’Imprévu, le Non-rassurant …

Lâcher-prise, c’est se recentrer sur soi, le bien-être de son enfant intérieur, qui a besoin d’être rassuré et à qui nous pouvons seulement dire « n’aie pas peur, je veille sur toi et je t’aime tendrement, quoi qu’il se passe et quoi que tu penses avoir fait ou pas, je suis là pour toi, sans jugements et sans attentes et je ne te laisserai jamais tomber». Parce que nous sommes des humains qui aiment envers et contre tout et que nous devons être au centre de cet amour.

Lâcher-prise, c’est s’abandonner, totalement à ce qui est … sans chercher de coupable, ni de responsable, c’est considérer que la Vie coopère avec nous pour nous enseigner quelque chose sans doute d’essentiel à la poursuite de notre chemin mais dont nous ignorons tout pour le moment simplement parce que nous acceptons d’être guidés par notre Centre, notre Conscience, Celle « qui sait », qui voit le Grand Schéma de plus haut et à Laquelle, nous nous abandonnons même si nous ne la comprenons pas.

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Lâcher-prise, c’est comprendre que les événements aussi douloureux soient ils, ne sont pas là pour nous abattre mais pour nous faire grandir et nous enseigner quelque chose. Lâcher-prise, c’est faire mettre genou à terre à l’Ego dans un geste de grande humilité, pour placer sa foi en une Intelligence plus grande que nous et qui veille sur nous dans ces moments difficiles.

C’est croire que nous ne sommes jamais seuls et abandonnés sauf si nous en décidons ainsi et même (et surtout) si nous n’en comprenons pas le parcours et le sens, parfois si douloureux, parce que nous sommes Magnifiquement, Uniquement, Divinement Humains.

Bien sûr, on peut toujours se rebeller, lutter, résister parce que nous sommes humains et que le sentiment d’injustice peut être évident, mais là encore, il y a un temps pour lâcher-prise … et un temps pour agir, à partir d’une autre réalité, d’une autre rive atteinte.

Auteur : Dominique Tuillier, Naturopathe et Astrologue énergétique