Le Président de la République l’a dit, “c’est dur d’avoir 20 ans en 2020”. Il est vrai que c’est une période particulièrement éprouvante tant sur le plan sanitaire, économique que psychologique, et c’est pour cette raison que nous avons voulu aller à la rencontre d’étudiants, pour comprendre ce que cela signifie, être jeune aujourd’hui.
Nous avons rencontré Lucile et Emilie, qui ont accepté de nous raconter leur quotidien. Lucile a fêté ses 18 ans en décembre, Elle a vécu le baccalauréat en contrôle continu, le stress de l’affectation Parcoursup à distance, le début dans la vie étudiante face à une rangée de masques, et un mètre de distanciation entre chaque table. Elle commence une licence de droit. Emilie a 22 ans, elle, entre en master en alternance.
Nous avons également rencontré Marine Michelet, coach PNL spécialiste des questions d’orientation et des enjeux propres aux étudiants et Marie-Anne Cousin, ancienne responsable des ressources humaines et actuellement sophrologue. Avec Marine et Marie-Anne, nous avons parlé de gestion du stress et des émotions, d’orientation, de management du temps et de la place du développement personnel à l’université.
Gérer les cours en distanciel
Comment commence-t-on sa vie étudiante en distanciel ? Lucile mesure sa chance, son université a aménagé les emplois du temps de telle sorte que les premières années puissent avoir l’ensemble de leurs cours en présentiel. Histoire de créer un lien, si important pour accrocher à ses études. Mais cela n’a pas duré longtemps. Très vite, les cours sont passés à distance. Pour Emilie, la crise du covid n’a pas changé grand chose, la moitié de ses cours étaient déjà en distanciel. “ Ca a surtout permis d’éviter des situations particulières : on s’est retrouvé à suivre des cours en présentiel avec le professeur à distance : tous les étudiants étaient dans la même classe en train de suivre un cours à distance”. Les universités ont fait ce qu’elles pouvaient pour essayer de créer un esprit de promotion.
Les emplois du temps n’ont pas changé, les cours se déroulent simplement sur Teams ou sur Zoom. Quelques professeurs préfèrent envoyer des polycopiés pdf ou des cours audios, sous formes de podcasts. Ce n’est pas toujours évident pour poser des questions ou écouter celles des autres.
“C’était pire pendant le premier confinement”, affirme Emilie “certains professeurs ont tout simplement disparu de la circulation. On s’est retrouvé en partiels en n’ayant seulement appris quelques cours polycopiés. Les TD avaient complètement disparu. » La plupart des professeurs restent joignables par mail pour répondre aux questions des étudiants. “Je n’ai eu que deux cours avec chaque professeur, on n’a pas vraiment eu le temps de créer du lien. Quand j’ai des questions, c’est généralement sur le groupe Whatsapp de la classe que je trouve mes réponses. C’est surtout plus difficile de se motiver à travailler lorsqu’on n’a pas d’autres perspectives. « Avoir une vie sociale le soir me permettait de tenir pour le reste de la journée”, avoue Lucile.
Dans un rapport digital, il est nécessaire afin d’être en lien de communiquer autrement, en étant plus explicite. “Pour se faire, on doit créer une nouvelle dynamique sociale”, assure Marine, coach de vie. Il faut être être plus intentionnel dans sa manière d’être pour véhiculer ses intentions et contrecarrer le manque de communication non-verbale. «
Le manque de lien social et la solitude
Cependant, nos rapports digitaux ne peuvent suffire. Être jeune et ne plus être en contact avec ses amis peut devenir une vraie source de souffrance notamment pour les plus fragiles. “En effet, nombre d’étudiants ont besoin de se voir, de se confier, de se rassurer les uns et les autres, de s’épauler… Pour les plus anxieux, les sorties avec les amis leur permettent de faire des pauses, de relâcher la pression qu’ils ressentent vis-à-vis de leurs résultats scolaires, des doutes face à leur avenir professionnel (pressions extérieures : parents, professeurs mais aussi pressions qu’ils se mettent eux-mêmes) et on comprend alors aisément combien le confinement a pu mettre en péril l’équilibre de beaucoup, même des plus résistants”, analyse Marie-Anne.
Ceux qui rencontrent des difficultés psychologiques (troubles du comportement alimentaire, addictions…) ou ceux qui ont tout simplement des difficultés à s’aimer et se faire confiance, se retrouvent alors seuls face à leurs questionnements, leurs culpabilités et leurs doutes. On peut très vite tomber dans l’incessant dialogue de soi à soi, un dialogue sans aucune bienveillance et dans le jugement permanent. Sans vie sociale, il est plus difficile de calmer ce mental qui, tel le hamster sur sa roue, tourne en boucle sur une ou plusieurs des difficultés existentielles ressenties.
Il existe néanmoins des exercices simples à mettre en place pour enrayer ce cercle vicieux. Selon Marie-Anne, il est important de prendre le temps de noter ce qui nous fait du bien dans notre quotidien, nos besoins, ceux auxquels on peut répondre sans dépendre de rien ni de personne (qui peuvent être le sport : jogging, vélo, marche, la musique, le dessin, la lecture etc) et qui nous permettent de mieux supporter les aléas de la vie. “Que faire d’autres sinon accepter ce qui est, aussi douloureux soit-il, pour ne pas rajouter de la souffrance à la douleur…, explique la sophrologue. Il peut alors être intéressant de mettre en place une petite routine bien-être quotidienne telle que la pratique de la respiration en cohérence cardiaque tous les matins au réveil pendant 5 minutes. Cette respiration abdominale se fait avec des inspirations et expirations longues (sur 5 secondes) en essayant de rester concentré sur son souffle. Elle est à refaire tout long de la journée dès que l’on ressent les premiers signes d’inconfort (stress, rumination, angoisse…) pour venir les atténuer. De même, la sophrologie et la pratique de la méditation sont des méthodes douces et naturelles faciles à mettre en place. Il existe par exemple des séances enregistrées par des professionnels à la suite d’une séance avec un sophrologue ou pré-enregistrées et accessibles en ligne. Ces séances ont l’avantage d’être thématiques (stress, confiance en soi, visualisation positive…) et de durées variables (de 5 à 30 minutes environ), selon les besoins et le temps de chacun.
“Ecouter une séance par jour permet de garder ou de retrouver très rapidement le contrôle de ses pensées, de ses émotions, de ses comportements. La sophrologie apprend à conserver une vue d’ensemble sur sa vie et éviter ainsi de focaliser toute son attention sur un événement douloureux. Il s’agit de muscler son esprit à ne pas suivre toutes les pensées qui lui sont proposées - nous en avons environ 70 000 par jour - et qui tourne souvent autour des mêmes thèmes propres à chacun. Enfin, la sophrologie offre de vrais moments de paix intérieure qui permettent à chacun d’aller rechercher et éveiller ses propres ressources, ses propres potentiels dont on a pas forcément conscience.”
La Sophrologie, entre Relaxation et Développement Personnel
La gestion du temps
Sans vie sociale, certains étudiants tombent dans l’excès inverse et ne font que travailler. Il faut réussir à se ménager du temps pour soi, ce que l’on peut rapidement oublier de faire lorsque l’on travaille à l’endroit où l’on vit. Ce n’est pas tout le temps évident de valoriser son temps personnel et professionnel. La frontière est plus fine en tant qu’étudiant, car on étudie souvent chez soi et sans horaire fixe. Les cours en distanciel ne font qu’aggraver le manque de distinction.
“Une bonne méthode pour équilibrer sa vie personnelle et professionnelle en temps de confinement, est d’organiser rigoureusement sa semaine et prévoir une “activité récompense” après une journée de travail (faire du sport, jouer, appeler une ou un ami…), analyse Marine. “Il s’agit de recréer des moments de vie personnelle de qualité tout en restant au même endroit.”
Il ressort néanmoins un aspect positif du passage des cours en distanciel : l’impression d’avoir plus de temps pour étudier. Le sentiment au fond que sinon, elles n’auraient pas le temps de tout faire. Les cours en distanciel permettent d’éviter les allers-retours dans les transports. C’est en effet un vrai gain de temps pour Emilie qui étudie en alternance : “Les jours où je suis censée être à l’université, j’ai généralement cours de 8h30 à 20h30, avec une heure de pause pour déjeuner. Quand on avait la moitié des cours en présentiel et l’autre moitié à distance, c’était plus difficile à gérer car l’emploi du temps n’était pas organisé pour prendre en compte les trajets entre l’université et la maison. J’avais moins de temps pour manger et je finissais plus tard. Maintenant je peux prendre un vrai temps de pause pour déjeuner”. Pour Lucile au contraire, le présentiel permet de gagner ce temps de pause forcée dans la journée. “Par rapport au lycée, je sens que je travaille beaucoup plus, c’est plus intense. Je me suis rendue compte en révisant les partiels que je ne travaillais pas assez avant. Finalement le passage au distanciel m’arrange pour le travail, sinon je sais que je travaillerais moins”.
La motivation
Le distanciel rend plus complexe la motivation sur le long terme. Quand on est étudiant, on se trouve dans une phase de sa vie où tout semble possible mais où on peut en même temps se sentir le plus perdu. On a la possibilité d’essayer plein de choses différentes et la tentation est grande d’aller voir ailleurs pour trouver des réponses. Pourtant on a des réponses en nous. Parfois, il faut seulement un peu d’aide pour les trouver et c’est ce que permet la PNL ou Programmation Neuro-Linguistique.
La PNL est une thérapie cognitive comportementale qui permet de se projeter, de trouver des solutions concrètes aux questionnements de chacun. “Lorsque l’on travaille sur des questions d’orientation, j’aborde généralement le sujet en trois étapes : le pourquoi, le quoi et le comment. La PNL nous permet de comprendre de quelle manière fonctionne notre cerveau (neuro) ainsi que les mots que l’on utilise (linguistique) et comment ça impacte notre passé, présent et futur (programme).
(1) La question du pourquoi afin de comprendre quelle est l’origine de ce nouveau questionnement : pourquoi est-ce que ça nous pose un problème aujourd’hui ? Nous explorons alors le passé de la personne, son ancrage, son éducation, ses ressources internes, externes et afin de comprendre la nature de son comportement, sa programmation
(2) La question du quoi permet de clarifier la direction que la personne souhaite prendre, souvent en lien avec ce qui la motive.
(3) Nous abordons enfin la question du comment. Comment allons nous faire ensemble pour que vous puissiez atteindre votre objectif afin de vous rapprocher de ce qui vous donnera du sens et de la motivation pour avancer.
La PNL est une thérapie brève et très concrète, la personne repart avec des exercices et des outils qu’elle peut utiliser dans son quotidien”, explique Marine.
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Comment les thérapies brèves peuvent aider à trouver un bon équilibre de travail en distanciel et à gérer le stress
Le distanciel accentue l’état de stress que les étudiants peuvent ressentir. “Quand je suis stressée, je dors mal, du coup je travaille plus pour me sentir prête. Mais pour être honnête, cette méthode ne fonctionne pas très bien, alors j’essaie de lire ou de regarder un film pour m’endormir. Je dors moins bien depuis le confinement, car je ne suis plus fatiguée physiquement : je ne fais plus de sport et je sors peu.” Pour Lucile, la gestion du stress passe par une cigarette sur le rebord de sa fenêtre et quelques exercices de respiration avant de s’endormir. “Je ne me sens pas particulièrement stressée, mais je fais des crampes d’estomacs et des poussées de boutons dans ces cas-là. Ça s’est accentué depuis le passage des cours à distance”.
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Pour lutter contre le stress, il est possible de mettre en place des exercices et des stratégies très concrètes. L’objectif est de réussir à prendre de la distance avec l’émotion qui nous envahit, de s’en détacher et de l’observer pour atténuer le stress ressenti. “On peut par exemple faire du journaling, c’est-à-dire que l’on va écrire sur ses émotions, son ressenti et essayer de comprendre la source du stress pour mieux l’observer”. On peut également mettre en place des stratégies pour anticiper et atténuer les symptômes quand ils se manifestent. “Quand on sent les premiers effets du stress, qui varient d’une personne à l’autre, on peut par exemple se lever et aller boire un verre d’eau : de cette manière, on ancre un schéma qui permet d’atténuer le ressenti et de prendre de la hauteur par rapport à nos émotions.”, explique Marine. Il est également important de souligner un des principes fondateurs de la PNL : « nous ne sommes pas nos comportements ». “Ce qui revient à dire, « Je ne suis pas stressée » mais « je ressens du stress ». Cette subtile différence de communication peut valoir le coup ! Nous négligeons souvent l’importance de notre propre communication et la puissance de nos mots. A force de parler du stress comme si nous étions le stress, nous lui donnons une raison d’exister et de se propager encore plus dans notre corps. Les symptômes corporels existent parfois par le simple fait que nous les créons en nous définissant par cette émotion.”
La sophrologie est aussi un excellent moyen de réguler son stress, grâce aux exercices de respiration et à la visualisation positive. Marie-Anne propose des séances en cabinet ou en visio, elle définit des exercices adaptés aux besoins et les étudiants repartent avec des exercices à refaire chez eux.
Il est également important, surtout en temps de confinement, de travailler sur corps. Le yoga, la méditation ou, tout simplement, une activité physique amènent un bien-être, font circuler l’énergie permettant d’être moins dans sa tête, de prendre de la hauteur sur ses émotions tout en étant plus ancré dans l’instant présent. C’est essentiel de continuer à pratiquer une forme d’exercice physique : outre l’effet bénéfique sur la santé, c’est un véritable enjeu de fitness mental.
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Trouver sa voie
Au-delà des cours et des examens, la perspective du futur est également source de tension. Pour Emilie, l’entrée dans la vie active arrive à grand pas. “Pour trouver une alternance, ça allait encore. Mais lorsqu’il faudra chercher un CDI ou un CDD… je ne sais vraiment pas à quoi ressemblera le marché du travail dans 6 mois.” Pour Lucile, le temps du premier emploi est une perspective lointaine. Mais sans job étudiant et sans argent, l’été de ses 18 ans s’assombrit un peu plus chaque jour. “Les cours ne me passionnent pas, je me demande combien de temps je vais continuer comme ça”.
Ce n’est pas simple de trouver la voie qui nous correspond à 18 ans, juste après le bac. De cette manière, on retrouve de nombreux étudiants dans des filières qui ne les intéressent pas vraiment, ce qui est source de démotivation et de décrochage. La PNL et les autres outils de développement personnel peuvent aider à trouver sa voie par une meilleure connaissance de sa personnalité, de ce qui nous anime et de ses talents. Maîtriser les outils et techniques de développement personnel peut permettre aux jeunes de mieux s’ancrer dans leurs parcours scolaire et universitaire en favorisant leur épanouissement personnel. Surtout, il y a un véritable travail à faire sur la quête de sens auprès des étudiants.
Selon Marine, “c’est une quête générationnelle, les jeunes recherchent le sens dans leur travail et c’est un véritable enjeu RH pour les entreprises. Mais ces questionnements commencent dès l’école.”
C’est pourquoi il est intéressant d’enseigner des méthodes de développement personnel à l’université. “C’est une forme d’éducation, d’apprentissage de la théorie et d’outils concrets de connaissance de soi, pour devenir plus autonome, mieux se comprendre et comprendre les autres. Le développement personnel apporte des outils très utiles lorsque l’on est étudiant : la gestion de son temps, du stress, et l’appropriation de ses connaissances dans son parcours de vie. Surtout, ce sont des outils qui restent utiles tout au long de sa vie tant personnelle que professionnelle.”
Il semble qu’au temple de la connaissance, on oublie trop souvent de s’étudier soi-même. L’école et l’université doivent tenir un rôle prépondérant dans le développement des compétences humaines, ou soft skills des étudiants. A l’heure du retour à l’essentiel, il est plus important que jamais de doter la nouvelle génération de techniques permettant de mieux se connaître et connaître l’autre. Or il existe aujourd’hui des outils et approches faciles d’accès, pour aider tout un chacun sur ce chemin. Si la crise sanitaire actuelle ébranle profondément le monde universitaire, elle lui offre également une chance de se réinventer.
Pour aider les étudiants à mieux vivre cette période compliquée, à bien travailler, rester motivés, trouver du sens à leur présent et à leur avenir et, en définitive, à s’épanouir, Zen-people propose à un prix spécial le pass « Etre étudiant en 2021 », 4 séances de 45 mn avec un praticien spécialisé et des contenus thématiques pour approfondir et compléter les séances.
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